Les Chroniques d'Isaia
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Les Chroniques d'Isaia

Bienvenue dans le monde des rêves, ami voyageur ! Tu découvriras ici l'univers d'Isaia, ses légendes, ses maléfices, ses héros de guerre et ses créatures mystiques. Deviens à ton tour un héros d'Isaia en pénétrant dans le JDR basé sur le roman!
 
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 Extrait chapitre 4 - Tourment

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MessageSujet: Extrait chapitre 4 - Tourment   Extrait chapitre 4 - Tourment Icon_minitimeJeu 19 Nov - 18:55

Chapitre 4

Tourment


Ash avait traversé les quelques rizières qui le séparaient de la sortie du village. Au loin, il voyait la vallée de Faer qu’il allait devoir en partie traverser pour regagner Alendorf. Mais, alors qu’il s’avançait dans les herbes verdoyantes de la plaine, un cri strident retentit, suivi d’un bruit métallique. Ash sursauta, puis fit volte-face, se tournant vers la source du vacarme.
Ce qu’il vit le tétanisa.

Un cavalier Eldarien, sûrement un messager, faisait galoper son destrier blanc à toute allure. Le cheval soufflait, hennissait et faisait claquer ses sabots avec force, filant à une vitesse incroyable à travers les hautes herbes.

Il était poursuivi par un autre cavalier, ou du moins…un être vêtu d’un habit noir déchiré de toute part. Son visage était plongé dans l’ombre d’un capuchon, mais ses yeux brillaient d’une lueur blanche, tels ceux d’une bête nocturne tapie dans l’obscurité de la nuit. Son cheval était un étalon moreau dont la longue crinière de flammes noires semblait embraser l’air. Ses yeux, scintillant d’une lueur sanglante, lui donnaient l’aspect d’une créature enragée. Sa tête était recouverte d’une armure métallique hérissée de pics, et quelques plaques d’armure noires protégeaient ses flancs. De toute évidence, il s’agissait d’un assassin des terres chaotiques, chevauchant l’un de ces étalons infernaux !

A chaque coup de sabot, l’herbe jadis verte et fraîche dépérissait jusqu’à devenir cendres, et les fleurs se fanaient sur son passage, laissant un sillon noir derrière le sombre cavalier… Une aura effroyable l’entourait, tandis qu’il semait le néant dans sa course effrénée. Tout en lui semblait n’être qu’obscurité.
Peut-être était-il même l’Obscurité.

Ash ne put contenir sa peur face à un tel être. Il semblait pire encore que les Derakt d’Alendorf ! On eut dit la Mort qui poursuivait sa proie afin de faucher le misérable fil de son existence… Il respirait le désir de meurtre et chassait le pauvre Eldarien avec l’acharnement d’une bête affamée.

Les cavaliers dépassèrent Ash en un éclair. Soudain, le sombre cavalier lança ce qui semblait être une dague de jet. Celle-ci vint se loger dans le dos de l’elfe qui poussa un cri de douleur. Pris par surprise, il tira malencontreusement sur les rennes de son cheval, et celui-ci se cabra brusquement dans un hennissement effroyable. L’elfe perdit l’équilibre et s’écroula lourdement de son destrier. Il n’eut pas même le temps de se remettre de sa chute que les sabots de l’étalon moreau le frappèrent violemment à l’abdomen et à la jambe gauche. Le cavalier Eldarien fut écrasé au sol, hurlant de douleur tandis que le noir cavalier avait stoppé sa monture. Il n’était pas encore mort. Il fallait l’achever.

- Il a besoin d’aide ! Se dit Ash affolé.

Sans hésiter une seconde de plus, et malgré la peur qui l’animait, le jeune mercenaire courut vers les deux ennemis. S’il n’était pas capable d’affronter ses craintes et de sauver un homme des griffes d’un assassin, comment pouvait-il prétendre vouloir sauver la prêtresse ? Il devait se montrer digne et fort. Il était hors de question de fuir comme un lâche face au danger !

Avec la naïveté qui le caractérisait, il s’élança vers le cavalier noir, une main tremblante posée sur le manche de son épée.

- Arrêtez ! Hurla-t-il à l’attention du sombre cavalier.

Il arriva, essoufflé, aux côtés de l’elfe agonisant. Une partie de son bas-ventre avait été percé et réduit en bouillie par les sabots du cheval. L’Eldarien était à moitié conscient, au seuil de la mort. Il se vidait rapidement de son sang, murmurant dans sa langue quelques prières qu’Ash ne pouvait comprendre. Cet homme avait besoin de soins immédiats ! Il ne pouvait pas le laisser mourir ! Pas encore ! Il devait faire vite, arrêter le cavalier, et trouver un mage, n’importe qui !

Ash, apeuré et nauséeux, porta la main à son épée et fixa droit dans les yeux son adversaire.

Erreur fatale…

Les mains noires et griffues de l’être se serrèrent dans un bruit métallique autour des rennes du cheval. La bête souffla et hennit. De toute évidence, l’être n’avait pas l’intention de lui laisser sa proie… Mais alors qu’Ash affichait un air déterminé et confiant, il sentit son esprit s’affaiblir. Il ne pouvait plus détourner le regard de celui du cavalier. Il avait l’impression de se noyer dans cette pâle lueur blanche… Il sentit un vent froid lui traverser le corps tandis que ses membres peu à peu se raidirent. Ses jambes refusèrent de lui obéir. Il ne pouvait ni bouger, ni parler, tétanisé, hypnotisé. Le paysage s’estompait, il n’y avait plus que cette lueur, ces yeux qui l’observaient, ces yeux !
CES yeux !

Le silence. Il n’entendait plus que sa respiration haletante et les battements de son cœur qui s’accéléraient.

Une voix, probablement celle du cavalier, lui murmura dans un souffle : « Adelric… ».

Il n’en fallut pas plus à Ash pour que sa volonté soit rompue. L’être prenait possession de son esprit. Il le sentait s’engouffrer en lui ! Une violente douleur vint le frapper au crâne alors que des images étranges se formaient devant ses yeux. Il n’était plus dans cette plaine avec le cavalier et le corps de l’elfe qui gisait. Il était dans une petite étendue d’herbes vertes où se dressaient quelques maisons de bois. Il faisait nuit. Le vent soufflait, sifflait et faisait bruisser les feuilles des quelques arbres alentours. La lune pâle et blanche se souillait de sang écarlate…sang qu’il retrouva sur ses mains lorsque son regard s’y posa.

Il recula, apeuré.

Où était-il ? Pourquoi avait-il du sang sur les mains ? Quel était cet endroit sinistre et désert ?

Le néant…

Il faisait très sombre. Des flammes dansaient. La chaleur commençait à l’engourdir. Des hurlements. Des cris de fureur, de peur et parfois des râles, des pleurs…à nouveau le sang, la mort...et cette voix qui continuait de murmurer son nom…
Il sentit son corps tomber lourdement sur le sol. Il était à genoux. Son cœur se serrait alors qu’il voyait le village brûler devant ses yeux. Pourquoi voyait-il cela ? Pourquoi maintenant ?

Il avait peur. Il était terrorisé à l’idée de savoir ce qu’il se passait dans son esprit.
Il entendait des rires…
Il se voyait avancer vers les décombres d’une maison qui crépitaient sous les flammes… Des cadavres mutilés jonchaient le sol tout autour de lui. L’odeur…la chaleur…

Il suffoquait. Il voulait fuir, fuir très loin, mais quelque chose le retenait. Il était impuissant. Il devait se cacher.
Vite, fuir ! Ne pas être vu !

Survivre !

Des ombres…elles jouaient avec le corps d’une femme aux vêtements brûlés et déchirés. Elle n’était pas encore morte. Ash le savait. Il savait qui était cette femme, quel était cet endroit et ce que ces ombres lui faisaient. Les ombres…les ombres qui riaient. C’était de sa faute. Elles étaient venues pour lui. Ce n’était pas elle qu’elles étaient venues chercher. Mais il s’était caché. Il avait fui. Elles s’étaient vengées…
Il devait payer à présent. Payer pour sa lâcheté.
Payer pour avoir cherché à Le fuir.

Il s’entendit hurler de douleur et de rage tandis que des larmes coulaient sur ses joues.
Puis, plus rien…la vision s’était estompée.
Il n’avait pu voir les visages de ces ombres… Quelque chose l’avait tiré de cette rêverie macabre.

Il était de nouveau dans la plaine, à genoux dans l’herbe verte… Face à lui se tenait toujours le cavalier qui le toisait hautainement. Ash pouvait deviner son sourire dans l’ombre du capuchon, malgré le fait qu’il ne semblait pas être formé de chair et de sang…

Près de lui se tenait Adrian, une lance métallique à la main. Sans doute avait-il entendu le cri qu’avait poussé Ash, et avait accouru pour le protéger.

- Partez. Il est mort, lança sèchement Adrian.

Le noir cavalier fixa tour à tour Ash, Adrian, puis l’elfe qui gisait au sol. Alors, d’un geste vif, il changea de direction et fit galoper son destrier vers le sud-est, laissant derrière lui le même sillon chaotique que lors de sa poursuite…

Ash était resté au sol, incapable de comprendre ce qui lui était arrivé. Sans doute une illusion. L’être avait prononcé son nom. Etait-ce une coïncidence ? Pouvait-il lire en lui ? Ou alors, lui aussi avait un lien avec son père. D’abord Hrothmund, puis ce cavalier. Mais à quoi cela rimait-il donc ?

- Ca va, gamin ? Hey…mais…tu pleures ?! S’exclama Adrian en s’abaissant pour être à la hauteur d’Ash.

Il pleurait ? Il passa ses mains sur ses joues et recueillit sur son index une de ses larmes qu’il porta à ses lèvres. Oui, c’était des larmes de douleur. Il ne croyait pas être capable de pleurer. Mais pourtant, cette vision l’avait obligé à affronter ses pires souvenirs… Son passé, qu’il pensait avoir volontairement oublié, ressurgissait des méandres de son esprit pour le torturer, pour tourmenter une fois de plus son âme. Pourtant, il avait tout fait pour ne plus avoir à le subir. Il avait accepté l’exil éternel de cette vie terrestre. Et au fond de lui, chaque fois qu’il osait percer le sceau de sa mémoire, une colère viscérale animait son âme, comme un sombre présage, un dangereux avertissement. Il devait oublier. Il ne devait plus remuer le passé. C’était ce que lui ordonnait l’épée de son père à travers son esprit : fuir, fuir éternellement son passé et réécrire le destin. Fuir cet ennemi invisible qui le menaçait inlassablement, et dont il devinait l’ombre derrière chacun de ses pas. Ce cavalier n’avait été, peut-être, qu’une matérialisation de ses plus sombres peurs. Il devait abandonner l’idée de retrouver son père. C’était une voie bien trop dangereuse…
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